Depuis ce début d’année 2022, de nouvelles conditions d’octroi des crédits immobiliers sont à prendre en compte, ce qui a des répercussions notamment sur les primo-accédants. L’âge des emprunteurs est en pleine hausse, les jeunes empruntent de moins en moins. Les banques ayant anticipé ces conditions plus strictes avaient déjà rendu l’accès au prêt immobilier plus difficile.
Les jeunes sont ceux qui en pâtissent le plus ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
+ DE 80 BANQUES COMPARÉES EN - DE 3 MIN
Le meilleur taux pour votre crédit immobilier en quelques clics ? C’est possible grâce à notre service 100% en ligne de comparatif de prêt immo. Economisez des milliers d’euros sur votre financement !
Une limite des prêts immobiliers fixée à 25 ans et un taux d’effort limité
En 2021, les ménages français ont pu bénéficier jusqu’à 240 milliards d’euros pour leurs projets immobiliers. Une somme record pour les banques. Cependant, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a instauré de nouvelles règles. Le taux d’endettement est fixé à 35 % maximum en y incluant l’assurance. De plus, la durée maximale pour un prêt immobilier est limitée à 25 ans. Cependant, une durée spéciale prolongée à 27 ans est accordée dans certains cas comme les achats en Vefa ou la vente sur plan. Cela étant dit, les banques peuvent déroger à ces réglementations pour 20 % de leur production. Cela n’empêche pas d’exclure les jeunes emprunteurs qui sont ceux qui empruntent sur les durées les plus longues. Ces règles sont devenues des contraintes pour les banques.
De moins en moins de jeûnes empruntent
L’âge des porteurs de projets ne cesse d’augmenter. En effet, le courtier Artemis a estimé à 33 ans l’âge moyen de ses emprunteurs. Un âge en pleine hausse alors que la proportion des jeunes est en pleine baisse. En 2020, les 30-34 ans représentaient environ 32 % des emprunteurs contre 25 % en 2021. Les primo-accédants se voient ainsi de plus en plus en minorité. Ils représentaient 44% des emprunteurs de l’agence en 2020 tandis que ce taux est inférieur de 4 points en 2021.
Selon le courtier Meilleurtaux, l’âge moyen des emprunteurs en 2021 était de 37 ans alors que les années précédentes il était de 36 ans. Cette tendance est confirmée par les notaires de France. En effet, selon eux, l’âge médian des acheteurs en 2021 se situe autour de 37 ans dans la majorité des grandes villes. Cette tendance tourne autour de 40 ans dans les villes comme Paris ou encore Caen.
L’envie d’acheter du côté des jeunes est toujours présente. D’après une étude réalisée par Harris interactive, les notaires ont constaté que 72 % des 18-34 ans souhaiteraient déménager pour l’année 2022 et 90 % envisageraient d’acheter.
Il est important de souligner que la part des cadres dans les acquisitions dans les grandes villes et en hausse. Cela montre que pour acquérir des biens dans ces grandes villes il faut avoir un niveau d’épargne et de revenus assez élevé. En effet, cette catégorie socioprofessionnelle représente près de la moitié des achats tandis que la part des autres catégories est en baisse.
Une montée des apports immobiliers
Les banques sont toujours en quête de séduction des jeunes dans le but de les accompagner tout au long de leur évolution professionnelle et personnelle. Selon la directrice de la communication de Meilleurtaux, Maël Bernier, les mesures du HCSF vont pénaliser les jeunes, notamment ceux qui n’ont pas assez d’apports. En effet, si le bien vaut 180 000 € et qu’ils ne peuvent emprunter que 180 000 €, alors le prêt sera refusé et ils seront cantonnés à rester en location alors que le prix est quasiment le même dans certaines villes. Elle ajoute également que plus d’un tiers des clients étaient des acquéreurs de moins de 30 ans en 2020, ce qui montre encore une fois la proportion des jeunes dans le secteur de l’emprunt immobilier.
Le courtier en prêt immobilier Empruntis, estime que le niveau d’apport a augmenté de 4,6 % sur un an afin d’arriver à 68 448 €. L’agence immobilière Century 21 observe également une forte évolution de l’apport personnel. En 2021, le montant moyen d’une opération se situait à 247 500 € avec un apport de 32 000 €. Tandis qu’en 2019, l’opération représentait 207 000 € avec un apport de 5 900 €. L’explication a cela serait bien entendu la diminution des taux qui ont atteint des records et les crédits sans apports qui deviennent de plus en plus difficiles d’accès, notamment pour les jeunes.
Le prix de l’immobilier augmente alors que les taux diminuent
Les taux immobiliers sont au plus bas depuis la fin d’année 2021. Cependant, ces taux extrêmement bas ne compensent pas la hausse des prix de l’immobilier. À Bordeaux, le prix au mètre carré a été multiplié par 4, ce qui est considérable pour tous les acheteurs. L’épargne des français est dans le vert, cependant, la montée de l’inflation en fait pâlir plus d’un et leur fait revoir leurs plans d’investissements locatifs futurs. Malgré une montée des prix importante et un pouvoir d’achat menacé, l’immobilier reste une valeur sûre.
Les jeunes sont mis à mal pour contracter des crédits immobiliers, ainsi, ils attendent d’avoir les ressources nécessaires ou alors ils diminuent leurs attentes. En effet, acheter un bien plus petit, dans une ville où les prix n’ont pas encore explosé est une piste intéressante pour les primo-accédants.